PUBLICATIONS RÉCENTES

PUBLICATIONS RÉCENTES

 

Geneviève HONORÉ-LAINÉ, La Femme et le mystère de l’Alliance, Paris, Cerf, 1985, 140 pages.

Ce livre écrit par une journaliste du journal La Croix (publication catholique française) se propose, d’une part, de revaloriser le « féminin » dans la pensée religieuse, chrétienne, et d’autre part, de sauver ce « féminin » du « féminisme erroné et réactionnaire »(p. 131). Une théologie mariale se voulant « une authentique doctrine mariale » (p. 131) sert d’axe à cette réflexion.

S’appuyant, en effet, sur la place que tient Marie dans le mystère de l’Alliance (ici entendu comme les épousailles de Dieu avec l’humanité : d’où Marie comme Épouse et Mère), l’auteure situe la femme dans le mystère chrétien pour affirmer qu’en Marie, et à la suite de Marie, toute femme a une vocation spécifique, « charismatique » dans l’Église, qui fait pendant à la vocation sacerdotale du « masculin » comme représentant du Verbe, Jésus-Christ. D’où sa conclusion : la revendication du sacerdoce (du pouvoir) pour les femmes dans l’Église manifeste « une confusion des vocations de l’homme et de la femme » et donc « une crise d’identité dans l’Église » (p.127).

Beaucoup d’aspects de la théologie mariale de l’auteure sont intéressants, d’ailleurs repris à la théologie orthodoxe. La mise en lumière de personnages bibliques Par couples (ex. Zacharie-Elisabeth ; Nicodème et la Samaritaine) présente une originalité. Malheureusement, la lecture biblique ne repose pas sur des études exégétiques solides (ex. comparer deux textes aussi différents que Jean 20, 1-8 (apparition de Jésus à Marie-Madeleine) et Luc 24, 13-35 (les disciples d’Emmaüs) ; c’est finalement une mise en oeuvre un peu trop facile de la thèse centrale de l’auteure. Dans l’ensemble, cette réflexion ne fait que répéter le discours d’hommes d’Églises sur le « féminin ». On n’a qu’à remarquer, d’ailleurs, les références et les citations de l’auteure : Manaranche, Ratzinger, Evdokimov, Louis Bouyer  (j’ai été surprise de n’y pas trouver Jean Galot).

Le traitement qu’elle fait du féminisme est inacceptable elle le réduit à la seule revendication du pouvoir, du sacerdoce, négligeant totalement l’affirmation de la différence qui qualifie le mouvement féministe des dernières années. Elle en reste à une conception idéalisée du féminin, répétant un discours mythique sur le féminin comme symbole. L’image biblique des NOCES est utilisée non pas comme un des symboles de l’alliance de Dieu avec l’humanité mais plutôt comme un mythe enfermant le féminin, et toute femme, dans l’image de l’Épouse et Mère, et en plus elle identifie cette symbolique à une vocation et à des fonctions. Il est regrettable qu’une intention aussi louable, celle de valoriser la différence et le féminin, reste prisonnière d’un discours aussi peu critique. Il est encore plus regrettable que le féminisme chrétien y soit présenté d’une façon aussi injuste, et par une femme, comme l’ennemi de la différence, alors que le projet féministe vise à introduire la vie réelle des femmes dans la pratique et le discours chrétiens.

Par Louise Melançon

 

Adela YARBRO COLLINS est l’éditrice de Feminist Perspectives on Biblical Scholarship, Scholars Press, Chico, California, 1985, 144 p.

Il s’agit d’un livre américain écrit avec la collaboration de sept chercheuses américaines dont Elizabeth Schüssler Fiorenza, Bernadette J. Brooten. Deux chapitres peuvent piquer votre curiosité : la généalogie mâle et la stratégie des femmes dans le cycle de Jacob, par Nelly Furman, ainsi que la caractérisation littéraire des mères et la politique sexuelle dans la Bible hébraïque, par Esther Fuchs.

 

Julia KRISTEVA, Histoires d’amour, Paris, Denoël, 1983.

Mes lectures de l’été m’ont permis de découvrir ce livre passionnant mais parfois difficile. L’auteure présente différentes histoires d’amour à travers plusieurs auteurs et mystiques de l’Antiquité à nos jours. Le chapitre sur le Cantique des Cantiques est tout à fait délicieux à découvrir.

Par Monique Dumais

 

Stéphane MICHAUD, Muse et madone. Visages de la femme de la révolution française aux apparitions de Lourdes, Paris, Seuil, 1985, 235p.

 

Catherine CHALLER, Les matriarches. Sarah, Rébecca, Rachel et Léa.

Préface d’Emmanuel Lévinas, Paris, Seuil, 1985, 224p.

 

Cet ouvrage cherche à montrer quelle idée de la femme, de la mère et du couple se fait jour dans le livre de la Genèse. Il s’agit de comprendre comment et pourquoi ces femmes, les matriarches, marquées par le Bien et ses commandements, furent élues pour porter la haute responsabilité de l’Alliance.

 

Collectif, Femmes. Pour quel monde ? Dans quelle Église, Ottawa,

Conférence Religieuse Canadienne, 1985, l 44p. (10 ,00$).

Cette publication réunit les conférences prononcées à la XVe Assemblée générale de la C.R.C. tenue à Cartierville, Qué., du 28 mai au 2 juin 1984. En voici la table des matières :

-« Les femmes dans la société canadienne : aperçus sur le féminisme contemporain » par Micheline DUMONT.

  • -« L’histoire de la femme. Un défi d’en venir à des décisions habilitantes pour l’avenir » par Virginia VARLEY, c.s. j. ,

-« L’émergence créatrice des femmes engagées en Église » par Lise BARONI.

-« Lorsque les femmes sortiront de leur sommeil. Réflexion sur l’expérience des femmes dans l’Église catholique du temps présent » par Mary E. SHEEHAN, i.h.m.

-« Si l’Église s’annonce comme projet d’humanité nouvelle » par E. LACELLE

-« Quelques femmes qui sont des nôtres nous ont étonnés » par Mgr James M. HAYES.

 

Communauté chrétienne, no 141, mai-juin 1985, (3,50$), « Les femmes : de l’Église à l’Évangile ». Il comprend les articles suivants :

-« Quand les femmes relisent la Bible » par Alison PATTERSON.

-« Madeleine, Hélène et les autres » par Béatrice GOTHSCHECK.

et hommes partenaires : dans la fidélité et l’invention » par Marie-

Thérèse VANLUNENCHENU.

-« L’événement d’octobre 1984 : faux pas et contre pas » par E. LACELLE.

-« L’émergence créatrice des femmes en pastorale » par Lise BARON !.

-« Malaises et résistances : hommes et femmes dans l’Église » par F. RICHARD.

-« Notre complice » par Hélène PELLETIER-BAILLARGEON.

-« E. J MOLTMANN. Dieu, homme et femme. Une recension par Lorraine CAZA.

Par Marie-Andrée Roy