SAVIEZ-VOUS QUE…

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Vocation : ménagère de presbytère. La vocation de ménagère a fait l’objet d’une réflexion et d’une documentation filmique réalisée par Renée Blanchar, une cinéaste acadienne. Vocation : ménagère est un film exceptionnel qui s’interroge sur la vie de ces femmes effacées, au service d’hommes qui personnifient l’autorité de l’Église dans une société qui considère de plus en plus cette attitude comme un anachronisme. Le film explore à travers le vécu de cinq femmes de générations différentes les motivations et les circonstances inhérentes à un choix qui dépasserait les paramètres ordinairement liés à la carrière pour englober toute la vie. Quoi qu’on en dise en effet, le travail de ménagère dans un presbytère serait bel et bien une vocation. On peut se procurer ce film au coût de 19,95$ en communiquant avec l’ONF par tél. 1 800 267-7710 ou par télécopieur (514) 283- 7564.

La reconnaissance de la contribution des femmes à la production musicale tarde encore à venir. C’est ce que déclare Marie-Thérèse Lefebvre, vice-doyenne aux études supérieures de la Faculté de musique de l’Université de Montréal. Selon cette femme, qui est l’auteure de l’ouvrage La Création musicale au Québec paru en 1991, les femmes compositrices se font de plus en plus nombreuses. Mais peu d’entre elles osent se dire compositrices. Elles préfèrent se dire « compositeurs » ou « compositeures » ; cela fait plus masculin, note Madame Lefebvre, illustrant à quel point les femmes craignent encore l’ostracisme dont ont été victimes leurs prédécesseures, presque totalement absentes des encyclopédies. Concernant l’exclusion souhaitée des femmes du champ de la composition musicale saviez-vous que des théories sérieuses avaient pour but de justifier cet ostracisme, ce meurtre psychique des femmes ? Une de ces théories, voulant que le cerveau de la femme soit incapable d’abstraction, les rendait inaptes à des disciplines comme les mathématiques et la musique. Une autre théorie, voulant que les hommes, incapables de donner la vie, transposent leur processus de création en termes artistiques, soutenait que la maternité, chez les femmes, remplissait ce besoin.

Un hommage à Cent soixante femmes du Québec 1834-1994 est rendu parla Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) qui a fait paraître à l’automne 1996 un ouvrage mettant en lumière l’apport trop peu connu de 160 femmes qui ont marqué chez nous les domaines de l’éducation, des soins infirmiers, du syndicalisme, des affaires, du journalisme et des métiers non traditionnels. Réalisé par une quinzaine de bénévoles, ce livre permet de faire connaissance avec des personnalités féminines importantes. La plus âgée d’entre elles a 101 ans. Elle est la fondatrice d’une école de diction à Montréal.

Des Canadiennes se sont signalées aux compétitions des Jeux olympiques. En l’année 1996, la Société canadienne des postes a imprimé des timbres à l’effigie des héros de ces Jeux au nombre desquels se retrouvent des femmes dont Ethel Catherwood, surnommée le « lis de Saskatoon ». Elle n’a que 18 ans lorsqu’elle établit un record olympique au saut en hauteur lors des compétitions de 1928, ce qui lui vaut une médaille d’or. Fanny Rosenbeld a gagné quant à elle la médaille d’argent aux 100 mètres et assuré la victoire de son équipe aux 400 mètres en relais aux Jeux de 1928.

Les Soeurs Lumière : ce que l’histoire du cinéma ne dit pas… Un an après le centenaire du cinéma des Frères Lumière, l’Association Femmes du cinéma, de la télévision et de la vidéo à Montréal a voulu rendre hommage en mai dernier aux Soeurs Lumière. Elles ont dirigé leurs projecteurs sur des pionnières telles que Françoise Berd, comédienne-productrice, qui a donné la possibilité à des cinéastes comme Léa Pool et Paule Baillargeon de tourner leur premier film. On se rappellera le très beau film de Marquise Lepage lancé à l’automne 1995, Le Jardin oublié, qui raconte la vie d’Alice Guy-Blache, Française d’origine, sa carrière, ses deuils de femme et ses éclatantes percées jusqu’en Amérique. En 1906, elle réalisait le premier film de fiction de l’histoire du cinéma, La Fée aux choux. Jeune employée de la célèbre maison Gaumont à Paris, elle s’était d’abord lancée dans la création de films avec la permission de son patron… « à la condition que cela ne nuise pas à son travail de secrétaire », lui avait-on dit.

Des femmes apôtres de Jésus-Christ. « Les passages qui pourraient servir à définir la place de la femme dans l’Église sont absents des Évangiles canoniques, mais il aurait pu en être autrement si d’autres textes avaient été officialisés », lit-on en page 9 du vol. 17, no 5, sept-oct. 1996 de Interface, la Revue de la recherche québécoise. C’est du moins ce que nous laisse croire l’analyse des textes apocryphes de la bibliothèque copte de Nag Hammadi en Haute-Egypte découverte après la seconde guerre mondiale et conservée au musée copte du Caire depuis 1975. Une équipe de l’Université Laval travaille à la traduction de ces textes… A suivre.

Le pape et les religieuses. « Les femmes consacrées sont appelées, par le don d’elles-mêmes vécu en plénitude et avec joie, à donner un signe de la tendresse de Dieu pour le genre humain », rappelle un document sur la vie religieuse consacrée qui a été rendu public à la veille de Pâques 1996. En reprenant les recommandations des pères synodaux, le pape aurait voulu reconnaître le bien-fondé de beaucoup de revendications concernant la position de « la » femme dans divers milieux sociaux et ecclésiaux. Mais cette apparente ouverture changera-t-elle quelque chose dans la pratique ?

AGATHE LAFORTUNE, VASTHI