SAVIEZ-VOUS QUE…

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Un concept nouveau de logement pour dames est né en France

À Montreuil, trois jeunes septuagénaires, « des copines de 25 ans », ont décidé de réaliser une maison de retraite pour elles-mêmes et leurs amies. Il s’agit d’une initiative « autogestionnaire et solidaire » qui a résolument l’intention de faire école et qui pourrait bien bousculer le monde de l’hébergement collectif des personnes âgées. Thérèse Clerc, Monique Bragard et Suzanne Goueffic, sont les initiatrices d’un projet immobilier de « vieillesse solidaire » qu’elles défendent depuis 1997 sous le nom de « Maison des babayagas », en rappel de la sorcière des légendes russes qui habite une maison de pains d’épice et de pâte d’amande. Ce projet est né de la volonté de s’approprier son propre vieillissement. Lieu de retraite conçu, habité et autogéré par une vingtaine de retraitées, la Maison des babayagas va accueillir des « personnes âgées » qui refusent de s’enfermer dans un ghetto et veulent participer à la société à travers de multiples activités : alphabétisation, aide aux jeunes femmes, transmission de savoir-faire et de traditions, thérapies douces, etc. L’ouverture de cette maison de rêve est prévue pour 2006. À suivre.

Le vieillissement est une conquête, une victoire remportée sur l’adversité : victoire individuelle, victoire collective.

À quel âge est-on vieux, demandent les auteurs d’un dossier sur les âges de la vie dans PARVIS, déc. 2003, no 20. « Pendant longtemps, le marqueur biologique de l’âge, la fatigue du corps, s’est trouvé en harmonie avec son marqueur sociologique, la retraite. Aujourd’hui, les âges sont désynchronisés », écrit Bernadette Buijalon, anthropologue de l’Université Paris XII.  L’âge a une signification qui peut varier. Ainsi, dit encore madame Buijalon, si « à 25 ans, on a déjà passé l’âge pour être mannequin ; à 30 ans pour être un sportif de haut niveau et à 40 ans, pour être un cadre dynamique, il arrive par ailleurs qu’à 60 ans, on puisse encore être un jeune évêque ; à 70 ans, assez en possession de ses moyens pour être premier ministre ou président de la République et à 82 ans, même dans un état de dépendance, on peut encore être pape. »

Un mouvement chrétien pour la laïcité interpelle les Français

Devant la montée des violences liées à la confusion du politique et du religieux, devant la prétention des nostalgiques de la chrétienté d’imposer des « valeurs chrétiennes » à l’Europe en construction et devant la tentation de remplacer une société pluraliste par une mosaïque de communautés isolées avec leurs pratiques propres et un prétendu droit à la différence qui conduit à une forme d’apartheid volontaire, des partisans chrétiens de la laïcité ont voulu, regroupés en diverses associations, être signataires d’un Manifeste pour le respect des libertés individuelles élaboré par l’Observatoire chrétien de la laïcité (OLC). La parution dans trois journaux français, dont Le Monde, du texte de ce Manifeste aurait entraîné plusieurs réactions provenant d’horizons divers. L’appartenance à la communauté humaine précède, selon l’OLC, celle de l’adhésion à une religion.

Le voile, c’est l’étoile jaune de la condition féminine

Cette thèse est celle que développe Chahdortt Djavann, romancière et anthropologue iranienne vivant en France depuis douze ans, dans son livre publié chez Gallimard en 2003 : Bas les voiles ! L’originalité de l’argumentation développée par cette femme tient au fait qu’elle ne situe pas le débat sur le terrain de la laïcité mais sur celui des droits humains, de la maltraitance des mineures. Le port du voile devrait être interdit et les parents ou adultes qui incitent à le porter devraient être sanctionnés, dit-elle, parce qu’il est la cause d’un déni de soi et  « la marque » de l’asservissement sexuel et politique des femmes. L’auteure exhorte ses compatriotes français à refuser que « la culture soit l’alibi de la religion et la religion l’alibi de la discrimination sexiste ».

Au Canada, le multiculturalisme sert de point d’appui pour appliquer la charia

La fondation, en octobre 2003, d’un Institut islamique de justice civile en Ontario a semé l’émoi au Canada et à l’étranger. S’il obtenait le statut de tribunal judiciaire que souhaite son directeur, cet Institut pourrait appliquer la loi islamique, ou charia, dans la résolution des conflits matrimoniaux et commerciaux au sein de la communauté musulmane canadienne. C’est clairement, affirment plusieurs, la subordination du droit civil à des règles religieuses que souhaitent les membres de l’Institut islamique en invoquant le caractère multiculturel du Canada. Une des questions qui se posent maintenant est la suivante : le Canada peut-il renoncer à l’application de sa Charte des droits et libertés au moment où la France refuse de céder au chantage religieux en affirmant son caractère laïque.

La spiritualité des femmes

Le numéro de l’automne 2003 (Vol.22 no2) de la revue Sciences pastorales (Université Saint-Paul – Ontario) est consacré à l’expérience spirituelle des femmes. Les expériences spirituelles des femmes se distinguent de celles des hommes dans leurs manières de s’exprimer et de se vivre, écrit-on dans la préface. Pour en témoigner, une dizaine de collaboratrices issues de divers horizons religieux et de milieux d’engagement diversifiés sont réunies. Mentionnons, entre autres, la contribution de Marie-Thérèse Van Lunen Chenu, fondatrice de Femmes et Hommes en Église, portant sur l’émergence d’un « ferment spirituel du féminisme » à travers la tradition chrétienne et celle de Denise Couture, professeure de théologie féministe à l’Université de Montréal, portant sur une expérience « d’inter –spiritualité féministe » vécue dans le contexte de la mondialisation de la solidarité féministe après Beijing.