SAVIEZ-VOUS QUE…

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Marie-Josée Riendeau

Le 8 mars, Journée de la femme, l’Osservatore Romano, journal officiel du Vatican faisait l’éloge de la machine à laver. Celle-ci aurait contribué à l’émancipation de la femme occidentale au XXe siècle. Cet outil domestique a surclassé l’avortement, l’équité salariale. La « laveuse » a damé le pion aux droits de vote, à l’éducation, à disposer de son corps et d’autres menus détails de l’histoire des femmes. Au même moment, au Brésil, la mère et les médecins qui ont cautionné l’avortement d’une fillette de 9 ans violé par son beau-père sont excommuniés. « Bienheureuses les femmes qui ont une machine à laver moderne. Que celles qui marchent pour le droit à l’avortement en Pologne, qui sont violées par des groupes rebelles au Congo ou encore privées de tous leurs droits en Afghanistan ou ailleurs gardent espoir. » (Rima Elkouri, La Presse, 11 mars 2009)

La romancière féministe américaine, Marilyn French auteure du livre The Women’s Room (Toilettes pour dames) publié à plus de 20 millions d’exemplaires est décédée d’une crise cardiaque le 2 mai dernier à l’âge de 79 ans. Ce roman écrit en 1977 raconte les pérégrinations vers l’indépendance d’une femme au foyer des années 50 qui divorce et entreprend des études supérieures. L’ouvrage était basé sur sa vie et traite notamment du viol de sa fille.  Source : Associated Press, le 5 mai 2009

La Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) a retenu neuf films et Téléfilm Canada en a choisi sept, mais aucun ne sera réalisé par une femme.

C’est dans une lettre ouverte à madame St-Pierre, ministre de la culture, que le collectif des réalisatrices équitables fondé en 2007 réclame que la ministre prenne des dispositions afin que cesse cette discrimination systématique. D’après une étude, l’aide gouvernementale attribuée à la réalisation de films par des femmes aurait diminué en 20 ans. Dans le livre 501 réalisateurs publié aux Éditions du Trécarré, on recense qu’une vingtaine de réalisatrices sur les 501. D’autant qu’une étude récente du cabinet Hill Statégies relève que les femmes représentent 53 % de la colonie artistique canadienne et qu’en moyenne leur salaire est de 19 200 $ soit, 28 % de moins que leur congénère masculin. Selon l’Union des artistes, les comédiennes participent à 44 % à la distribution des productions cinématographiques, mais ne touchent que 35 % des revenus.  Source : La presse, Montréal, jeudi 5 mars 2009

Dans des pays où l’avortement est interdit, des femmes se tournent vers internet pour interrompre leurs grossesses.

Le projet Women on Web a vu le jour en 2006 à l’initiative de l’organisation hollandaise Women on Waves. Celle qui chapeaute ce projet est la médecin, Rebecca Gomperts qui a pratiqué des avortements thérapeutiques sur des bateaux-cliniques dans les eaux internationales au abord des eaux nationales de pays qui interdisent l’avortement.

En entrevue, elle explique que le projet offre une alternative aux avortements fait dans des cliniques non sécuritaires où plus 70 000 femmes meurent chaque année. Les femmes peuvent consulter le site www.womenonweb.org pour obtenir des informations sur la façon d’obtenir et d’utiliser de manière sécuritaire deux produits abortifs vendus en pharmacie dans la plupart des pays du monde.

Celles qui souhaitent avorter doivent d’abord répondre à un questionnaire qui est revu par un médecin. Ensuite, s’il n’y a pas de contre-indications l’organisation fait parvenir par la poste la médication et offre un service de consultation en ligne pour les guider dans le processus.

Bien que la communauté médicale s’interroge sur la sécurité et l’efficacité du programme Women on Web, Mme Gumpters tranche avec ironie en disant que le programme a plus à offrir en matière de sécurité et d’hygiène « que de se faire planter des aiguilles dans l’utérus ».   La Presse, dimanche 7 décembre 2008.