Virginité et relation au corps
La virginité consacrée provient d’une longue tradition dans 1’Eglise catholique. Une tradition dans laquelle je me suis inscrite, engagée. Je crois, cependant, que c’est un héritage qu’il faut revoir, préciser, resituer â une époque de notre histoire, où le corps est davantage accepté, respecté, considéré· positivement comme partie intégrante de la. personne.
Ma préparation au colloque sera centrée sur les questions suivantes : comment la personne qui s’engage définitivement dans le célibat consacré perçoit-elle son corps : lieu d’épanouissement ? source de craintes ? dynamisme qu’il faut mater ? Quelle est 1’attitude passée et actuelle de l’Eglise magistérielle par rapport â cette question ?
Le livre de Marie-Odile Métral, Le mariage. Les hésitationsde l’Occident, Paris, Aubier-Montaigne, 1977, fait au point dedépart une critique très sévère de la virginité. Je vous transcrisun extrait-choc.
« Nouvelle expression de l’interdit sexuel présent au coeur de tant de religions, la virginité chrétienne en offre une formule originelle. D’exceptionnelle qu’elle était, elle devient désirable pour tout chrétien, parce qu’elle est prise pour le modèle de la perfection chrétienne. De temporaire elle devient définitive. Au niveau théorique, la virginité fait de l’éthique chrétienne un système éminemment restrictif en matière de sexualité et étonnamment pessimiste à l’égard du mariage. » (p. 23)
Faut-il en rester là ? Quelles sont les nouvelles perceptions ? Y a-t-il une nouvelle pratique chrétienne à. Expérimenter. Quel est en définitive ce que Jésus-Christ souhaite que nous vivions dans tout notre être, notamment à travers la dimension corporelle. dans tous nos projets de vie spécialement dans le célibat consacré ?
Rimouski Monique Dumais
– Fêtes et Saisons, « mon corps, ce compagnon », no 275 (mai 1973)
.John A.T.Robinson. Le corps, étude sur la. théologie de saint Paul. Lyon, Editions du Chalet, 1966.