À L’ÉCOUTE DES S.O.S.

À L’ÉCOUTE DES S.O.S.

Micheline Tremblay – Houlda

J’ai connu Cécile Lizotte alors qu’elle était avocate paralégale à l’Aide juridique de Rimouski. J’ai voulu la connaître davantage et j’ai découvert que cette femme ordinaire s’est impliquée de plus en plus pour venir en aide aux personnes les plus démunies de notre société.

Elle a commencé à travailler comme secrétaire-gérante de la Caisse populaire de Trinité-des-Monts au cours des années 1945-46. En 1947, elle suit un cours de coopération à l’École d’Agriculture de Rimouski. Après s’être impliquée dans sa vie familiale, une bonne vingtaine d’années, nous la retrouvons en 1973 participant à l’élaboration des projets «Ateliers de recherches artisanales» et «Productions artisanales». Elle travaille alors en collaboration avec un groupe de femmes assistées sociales et un agent de l’Aide sociale de Rimouski.

En 1974, elle cumule les fonctions de présidente de l’Union des ssistés sociaux de Rimouski et d’avocate populaire. Sous sa présidence naissent dix regroupements locaux d’assistés sociaux ainsi que le Regroupement régional du Bas-Saint-Laurent.

Puis en 1975, elle occupe à Rimouski le poste de paralégale à l’Aide juridique (Centre communautaire juridique du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie). Comme personne-ressource, elle travaille à informer et à regrouper les gens dans le but de les rendre plus autonomes par une meilleure connaissance des lois de l’Aide sociale et de (‘Assurance-Chômage. Elle apporte de l’aide aux plus démunis de notre société (assistés sociaux, chômeurs, personnes âgées) en les représentant à des instances gouvernementales tels que : la Cour des petites créances, la Commission d’assurance-chômage, le Régimes de rentes, le Tribunal du travail, etc.

Elle collabore d’une façon tout aussi active avec les intervenants des organismes du milieu que ce soit au niveau des C.L.S.C. (Centre locaux des services communautaires), du C.S.S. (Centre des services sociaux) et de la Société d’exploitation des Ressources de la Métis dans le but de trouver des solutions collectives. Elle s’implique également auprès des groupes à buts non lucratifs tels que: Les Grand-e-s Ami-e-s, La Maison des femmes, la Débrouille, le Centre d’Entraide, L’Arbre de Vie, le Rameau, le Répit du Passant et bien d’autres.

Rencontrer Cécile Lizotte c’est découvrir que, malgré vos difficultés, il existe une oreille disponible, une femme à l’écoute. Cette personne entière et accueillante vous ouvre la porte de son bureau sans jamais compter les minutes ni regarder l’heure. Votre problème devient le sujet important auquel il faut trouver une solution ensemble.

Pour Cécile Lizotte, aider c’est appliquer le vieux proverbe chinois qui dit: Si quelqu’un a faim et que tu lui donnes un poisson à manger, c’est bien, mais demain il aura encore faim et il reviendra. Apprends-lui à pêcher et il n’aura plus faim. Donc, vaut mieux montrer comment faire ou faire avec plutôt que de faire à la place. Ainsi, à son contact, chacun garde sa dignité et sort, d’une entrevue avec cette femme de coeur, grandi et en ayant le goût de poursuivre une démarche positive.

Au cours des années passées à l’aide juridique, Cécile Lizotte fut une femme vraiment appréciée. J’ai lu différentes lettres d’appréciation de collègues qui lui ont écrit pour la remercier de son excellent travail. Il en est également fait mention dans chaque rapport annuel des bureaux de l’Aide juridique de la province. Je cite une partie d’un témoignage qui me semble exprimer ce que j’ai moi-même ressenti lorsque j’ai également eu recours à ses services par le passé: «Je souhaite de tout coeur que les femmes qui vivent des situations dramatiques, dévalorisantes, angoissantes et culpabilisantes puissent rencontrer sur leur chemin une personne telle que vous, qui pourra les renseigner sans parti pris, sans fausse prétention, sans comportements culpabilisât eu rs et, surtout, donné un regain de vitalité et je vous en remercie de tout coeur! Pourtant, je n’avais pas pris de rendez-vous!… et vous avez terminé votre travail bien après seize heures trente!…»

Merci Cécile au nom de toutes les personnes démunies et en difficultés à qui vous avez apporté aide et encouragement tout au long de ces années.