BIENHEUREUX LES COEURS SENSIBLES A LA MISERE DES FEMMES

BIENHEUREUX LES COEURS SENSIBLES A LA MISERE DES FEMMES SEPAREES, DIVORCEES, SEULES, AGRESSEES, VIOLENTEES ET VIOLEES, CAR CES COEURS OBTIENDRONT EUX-MEMES MISERICORDE.

par jeannine  Deroy

Ces cris, ces appels, où trouveront-ils aujourd’hui leur lieu d’espérance ?

Dana l’Eglise ? Ce vocabulaire des oppressions propres aux femmes n’a pas encore sa place dans le langage de notre institution ecclésiale. II est dangereux d’ailleurs. Il peut réveiller des consciences endormies, susciter de la culpabilité, éloigner du modèle « couple stable » où la femme, dans bien des cas, n’a qu’à accomplir sa tâche de mère et de fidèle épouse. Depuis quelques années, les efforts pastoraux portent spécialement sur la famille et le couple. L*inquiétude de nos pasteurs est justifiable dans un monde où la fidélité et la continuité semblent chose du passé. Ce sont sûrement des valeurs à resituer dans une société éclatée, déchirée par des idéologies à caractère personnaliste et libérale.

Mais les situations déchirantes des femmes ne sont pas moins réelles. Pourtant la rédemption est totale, le salut est cosmique tandis que le souci pastoral semble plutôt sélectif : il faut à tout prix renforcer le modèle. Dès lors, l’Eglise n’existerait que pour les purs, les sans faille, les favorisés, les chanceux. Son rôle de rédemption et de réconciliation se bornerait-il à ne vouloir que conserver et récupérer ? Si oui les portes se ferment sur les oppressions des femmes et ces dernières, comme des condamnés cherchent ailleurs leur lieu d’espérance.

Alors, c’est à travers un désert intérieur ardu et déchirant où la. Parole de Dieu accompagne la force du désir qu’elles semblent trouver espérance et miséricorde.

Les béatitudes ne se laissent pas enfermer dans des structures, elles appellent la compassion du coeur, l’acceptation inconditionnelle, la solidarité, la sororité. Elles nous disent que le salut est au coeur même de nos misères et de nos oppressions.