Femme de luttes, de solidarités, de convictions, et je la nomme : Madeleine Parent

Femme de luttes, de solidarités, de convictions, et je la nomme : Madeleine Parent

 Une grande oubliée comme tant d’autres femmes ? Non, Madeleine Parent nous est bien connue aujourd’hui et heureusement car il est difficile d’interpréter l’histoire quand celle-ci est pleine de silences et d’oublis. Syndicaliste, féministe, militante pour la paix et femme allant toujours au bout de ses convictions, Madeleine s’est particulièrement fait connaître pendant la grève aux usines de la Dominion Textile de Valleyfield et de Montréal, où elle a joué un rôle déterminant en tant qu’organisatrice syndicale dans les années 40, et où des milliers d’ouvrières et d’ouvriers des moulins de coton réussirent à se s’indiquer.

Mais, bien sûr, toutes les luttes passées de Madeleine n’ont pas toujours donné les résultats espérés. Néanmoins, elles ont préparé un terrain, celui de la révolution tranquille, au cours duquel est né le mouvement de libération des femmes qui portait haut ses revendications d’égalité pour les femmes et de justice sociale.

L’influence majeure de Madeleine dans tous ses combats et engagements est, sans doute, sa capacité extraordinaire d’avoir intégré la dimension des femmes dans les luttes syndicales et, dans les luttes des femmes, celles des femmes autochtones et immigrantes, luttes indissociables les unes des autres.

Madeleine saisissait parfaitement les enjeux de ces luttes et c’est en ces termes qu’elle exerça un leadership sur la transformation des luttes féministes au Canada, en appuyant les luttes des femmes ordinaires.

C’est au colloque « Madeleine Parent, ses luttes et ses engagements », tenu en mars 2001, où plusieurs personnes militantes sont venues lui rendre hommage, que Madeleine nous a rappelé toute l’importance de mondialiser les nouvelles solidarités qui émergent aujourd’hui dans le mouvement des femmes.

Si un jour vous aviez le privilège de recevoir un coup de téléphone de madame Madeleine Parent… méfiez-vous ! elle n’appelle jamais pour rien, et toutes les personnes éveillées à sa perspicacité ont toujours fini par dire oui à ses requêtes, car de sa voix douce et convaincante elle vous dira : « il serait bon que vous soyez présente à cette rencontre » et vous y serez !

Merci, Madeleine, pour ce que tu es et pour tout l’héritage que tu nous as laissé et ce que tu nous apportes encore.

KRISTIANE GAGNON, Phoébé