Hope is thé Struggle

Hope is thé Struggle

Melissa Chamberlain, Elizabeth Garbish,

Donna Leduc, Myrna Rosé, Paye Wakeling.

Montréal, The United Church Publishing House, 1996.

Un quartier : Pointe Saint-Charles ; un lieu de rencontre : la St. Columba House ; une force : l’espérance ; des problèmes : à la pelle ; un tremplin : la volonté de s’en sortir ; un emblème : la croix ; cinq femmes : les inépuisables ressources de la sororité. Telle est, en bref, l’histoire que nous racontent Melissa, Elizabeth, Donna, Myma et Paye. Cette dernière, pasteure de l’Église Unie, a eu l’idée de rassembler quatre de ses amies, des femmes à qui la vie n’a ménagé ni les difficultés financières ni les échecs en tous genres, pour raconter les défis qui les confrontent et l’espérance qui les anime dans leur combat pour la dignité et le respect de leurs droits sociaux.

Depuis douze ans Paye Wakeling partage la vie, les frustrations, les projets et les rêves des femmes de Pointe Saint-Charles, qui se battent pied à pied contre la pauvreté, le chômage, la marginalisation, l’isolement, l’analphabétisme pratique, la violence conjugale, les responsabilités écrasantes de la monoparentalité et la déprime… mais qui sont aussi capables de prodigieux sursauts de fierté et d’énergie quand la sororité les unit et les soutient, et quand dans la prière et la relecture de l’Évangile elles trouvent des raisons de croire et d’espérer.

Ces femmes ont découvert que leur sentiment d’impuissance individuelle pouvait se dissoudre dans la collaboration à une oeuvre commune. Elles ont, avec des moyens de fortune, (quelle étrange expression pour traduire la pauvreté !) réussi à mettre sur pied, entre autres, un centre d’éducation des adultes, un camp d’été, fondé un groupe de discussion pour débattre de leurs problèmes et trouver le moyen de s’en sortir, créé une coopérative de rembourrage pour offrir aux gens de « la Pointe » du mobilier à coût modique. Cette dernière initiative, même si elle n’a pas été abandonnée, bat un peu de l’aile. Mais il n’y a pas qu’à travers les francs succès qu’on arrive à apprendre, et à lire l’histoire de ces ouvrières on comprend vite qu’il en faudrait davantage pour les dissuader d’entreprendre autre chose, après, cette fois, une petite étude de marché.

Ce n’est pas tout, elles sont sorties de « la Pointe » et sont allées au Mexique, puis elles ont accueilli le vaste monde chez elles. Elles ont découvert la pauvreté des autres, et redécouvert la leur pour mieux refuser la fatalité.

Le livre contient des pages touchantes sur la courtepointe confectionnée en forme de croix pour symboliser là présence du Christ au milieu de leurs combats, les différentes pièces illustrant chacun de leurs chantiers.

Si vous cherchez dans Hope is thé Struggle une oeuvre littéraire, vous risquez la déception, mais si vous voulez découvrir les merveilles que peut réaliser la sororité, si vous souhaitez raviver votre goût de la lutte pour la cause des femmes, si vous avez envie encore et toujours d’espérer, voilà une belle histoire, simple et vraie.

MARIE GRATTON, MYWAM