Le pouvoir du mythe.

Le pouvoir du mythe.

Les deux récits de la création et celui de la tentation et de la chute:leur impact sur les rapports de sexe

Marie Gratton – Myriam

1er récit :

Gn 1, 26-31

Écrit au temps de l’exil à Babylone (fin de l’exil 538 avant Jésus- Christ),

donc milieu du 6e siècle.

« Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance… » Gn 1, 26

« Homme et femme il les créa… » Gn 1,27

Ici l’accent est mis sur la simultanéité de la création. Quand Dieu crée de l’humain, il arrive en deux modèles, et aucun ne semble avoir priorité sur l’autre.

« Et Dieu vit que cela était très bon » Gn 1, 31

2e récit :

Gn 2, 7-25.

Le plus ancien des deux récits ( 9e siècle avant Jésus-Christ).

« Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol » Gn 2, 7

« Yahvé Dieu dit : II n’est pas bon que l’homme soit seul, il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie… » Gn2, 18

ici Adam est créé le premier. La femme cette « aide assortie » n’arrive qu’après bien des tentatives infructueuses de Yahvé et c’est l’homme qui la reconnaît comme os de ses os et chair de sa chair. Il est vrai que pour ce dernier essai, Yahvé a plongé dans le vif du sujet… pour y trouver le complément ? !

Le second récit a davantage inspiré les défenseurs du patriarcat.

Voilà une histoire qui nous a valu toute une « côte » à remonter.

Certes, on a retenu que les deux étaient de même nature, puisque l’une est tirée de la substance de l’autre, mais, créée en second et nommée par le premier, elle semble vouée à la subordination. L’homme, créé après les animaux, n’a pourtant pas à leur être subordonné ou soumis.

Les féministes au contraire aiment évoquer le premier récit qui semble davantage fonder l’égalité.

Gn3, 1-24

La pierre d’achoppement c’est, bien sûr, le récit de la tentation et de la chute.

Eve qui se laisse aller au désir de savoir, « d’acquérir l’entendement ». Remarquons que la femme n’était pas encore créée quand l’interdiction de manger fut faite à Adam… qu’importé, disons que celui-ci avait passé le message.

Le texte laisse à penser que les initiatives des femmes en quête de connaissance(s) sont fatales et entraînent la chute de l’homme, et à travers lui celle de la multitude.

D’où l’importance de soumettre la femme au contrôle de l’homme pour éviter le pire.

Qui l’auteur cherche-t-il à convaincre ? ou à consoler de son triste sort ?

Les femmes ont la vie dure dans le système patriarcal, il faut « justifier » leur soumission et leur subordination en « expliquant » la cause de cet état de fait.

Tout me touche dans ce récit à la fois naïf et subtil. L’un blâmant l’autre et dégageant sa responsabilité. POUVOIR DU MYTHE.