L’ESPÉRANCE

L’ESPÉRANCE

Groupe Phoebé

Le groupe Phoebé avait choisi de présenter sa réflexion sur l’espérance sous la forme d’un scénario mettant en scène six personnages. L’arrivée de la jeune Denise d’une manif pour la protection de l’environnement déclenche une discussion sur l’espérance.

Son père, Mario, un homme d’affaires, trouve que ce ne sont pas ces petites manifs qui font avancer les choses. C’est plutôt vers l’économie et le profit qu’il faut se tourner. Cependant, il avouera plus tard qu’il vient de rencontrer des économistes qui ont formé un groupe qui s’appelle : L’économie autrement. Ce groupe présente des façons alternatives de faire tourner l’économie de façon à ce que chaque personne y trouve son compte. Il a l’intention d’adhérer à ce groupe, parce que  le profit à tout prix, cela commence à lui faire perdre espoir en un monde meilleur…

Denise croit que si l’on veut un monde meilleur, il ne faut pas juste penser à l’argent et au profit. Il faut penser au bien commun, à une meilleure distribution des richesses, à la sauvegarde de la planète. Et les manifs sont un moyen de dire au monde et aux gouvernements qu’il faut changer les choses. C’est une façon de garder vivante son espérance en un monde meilleur…

La grand-mère, Yveline, appuie sa petite fille dans ses actions. Elle-même, en dépit du fait qu’elle a perdu son emploi dans un groupe communautaire, continue de s’y impliquer bénévolement parce c’est un lieu où des personnes retrouvent souvent l’espoir et la capacité de s’impliquer pour améliorer les choses. C’est un bon lieu de résistance et d’espérance…

Louise, la fille d’Yveline et mère de Denise, professeure dans un cégep, côtoie des étudiants et des étudiantes qui la remplissent d’espérance. Ils sont beaux et belles à voir, impliqués dans de nombreux projets pour faire avancer les choses vers plus de justice, moins de violence, pour la protection de l’environnement, pour l’égalité entre les hommes et les femmes, etc.

Cependant, certains ne sont vraiment centrés que sur eux-mêmes, ils sont complètement inconscients du fait que si bien des choses leur sont acquises, c’est parce que des luttes ont été menées par des hommes et des femmes pour changer ces choses et qu’il faut continuer de lutter pour maintenir certains acquis et pour en changer d’autres…

Dès que l’occasion se présente, elle ne manque pas de leur rappeler les luttes qui ont été menées, la plupart du temps par des femmes pour améliorer les conditions de vie non seulement des femmes, mais des familles et de la société en général et qu’il faut toujours être vigilants et vigilantes, car rien n’est jamais acquis (à preuve, les efforts actuels du gouvernement Harper pour faire reculer le droit des femmes au libre choix sur la question de l’avortement).

Toute cette conversation rappelle à tante Yvette, religieuse, son passage comme missionnaire à Tahiti. Elle travaillait avec les gens à mettre sur pied l’Association des familles chrétiennes dans les paroisses. À travers ce travail, les gens prenaient conscience de leurs propres valeurs. Ce contact avec les gens et les prises de conscience qui se faisaient la remplissaient d’espérance. D’ailleurs, encore aujourd’hui, 30 ans plus tard, c’est toujours le contact avec les gens qui la remplit d’espérance : on a besoin des autres pour garder vive son espérance.

À travers toute cette conversation, l’oncle Carmin, a fini par comprendre que l’espérance, cela se vit « ici et maintenant » à travers nos actions. C’est loin du concept qu’il a appris au séminaire dans son jeune temps où on espérait atteindre la vie éternelle après la mort.

Il a d’ailleurs lu dernièrement dans des revues féministes ! ! ! qu’une femme (Louise Melançon) présente l’espérance comme « une femme qui accouche dans la douleur et l’amour » et que deux autres (Monique et Francine Dumais) la présentent comme « une femme pleine d’audace qui chemine sur les routes du monde ».

Il trouve aussi que l’espérance c’est un peu comme le conseil que saint Ignace donnait à ses collaborateurs : Tout faire comme si tout dépendait de soi, et lâcher prise comme si tout dépendait de Dieu…