MARCHE MONDIALE DES FEMMES 2005

MARCHE MONDIALE DES FEMMES 2005

Léona Deschamps, Houlda

Nous, les femmes de la MMF 2005, parcourons à relais notre planète bleue avec nos consoeurs d’hier si longtemps oubliées dans la prairie bruyante de 1’« envers du monde » durant des milliers de siècles d’infériorité. Aujourd’hui, de nos réminiscences issues des racines gelées de l’histoire, nous décodons que cette terre d’exil porte l’empreinte de multiples pas féminins et qu’un sentier lumineux mène à l’arbre de la reconnaissance de notre identité.

Nous, les femmes de la MMF 2005, vêtues de soleil et de lune, voulons franchir toutes les nuits et tous les jours de 1’« envers du monde », dénonçant les innombrables semeurs de divisions, de peurs, de violences, de pouvoirs et de guerres, les conscients comme les inconscients ; puis voulons revenir la tête haute et le coeur sans rancœur sur la route de 1’« endroit du monde ».

Nous, les femmes de la MMF 2005, dernières d’une lignée de femmes obscures ou inquiètes de la vie de nos filles, rassemblons dans notre Charte mondiale des femmes pour l’humanité, tous nos rêves d’aujourd’hui avec les voix osseuses de celles qui ont interpellé des femmes de grands vents pour dénoncer les huis-clos de leur solitude et hurler les cris étouffés de toutes celles méprisées au sein des prisons patriarcales.

Nous, les femmes de la MMF 2005, femmes au cœur de feu, femmes indignées devant tant de violences, parcourons les terres brûlées, rocheuses et enneigées du monde en criant l’immense douleur de tous les êtres humains, surtout des femmes et des enfants violés dans leur corps, leur esprit et leur cœur, morts-nés dans leur goût de vivre.

Nous, les femmes de la MMF 2005, femmes de plein jour et de nuit claire proclamons haut et fort que tout être humain doit vivre au féminin et au masculin l’ÉGALITÉ, la LIBERTÉ, la SOLIDARITÉ, la JUSTICE et la PAIX. Aujourd’hui, nous marchons avec audace en dégustant sans culpabilité mais dans une joie souveraine, les fruits de nos revendications cueillis à l’arbre de notre dignité où circule une sève de tendresse pour nos enfants de demain.

Texte composé à l’occasion de l’accueil de la « Charte mondiale des femmes pour l’humanité ».

Québec, 7 mai 2005