QUE TU ES BELLE, Ô MA BIEN-AIMÉE…

 QUE TU ES BELLE, Ô MA BIEN-AIMÉE…

 

Dionysia – Vasthi 

 

Les poutres de notre maison sont de pins ;

Les mers scellent notre alliance ;

Mes entrailles regorgent de richesses insoupçonnées ;

Notre lit n’est que douillet confort…

 

« Je me souviens » de nos rêves d’antan…

Mais toi, dis-moi, te souviens-tu de nos projets,

faits, aujourd’hui, de tiraillements ?

Dis-moi, que va devenir notre union ?

Fut-elle seulement, un mariage de raison ?

 

Pourquoi as-tu, mes droits, bafoués ?

Mon destin,par des lois innombrables, contrôlé ?

 

Car j’ai ouvert la porte à mon Bien-Aimé.

À ses exigences, je me suis pliée.

Sur ma couche, je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé.

À mes attentes, il n’a point répondu.

Me tournant le dos, il m’a humiliée :

Et notre contrat conjugal a négocié,

m’entraînant à sa dérive dans le Lac Meech,

il a voulu me noyer !…

 

Mais à l’heure de mon bon plaisir, j’émergerai

ne craignant plus les cauchemars nocturnes.

 

À l’aurore d’une vie réappropriée,

Je contemplerai dans mes lacs innombrables,

mes lèvres pulpeuses, porteuses d’une Autre Parole,

poème de liberté,

chants délivrés.

 

J’y contemplerai

mon cou allier, à l’échiné enfin déployée,

mes seins, promesses de la soif désaltérée,

mon ventre, corne d’abondance, présage de fertiles frondaisons.

 

Et ces miroirs ondins, aux facettes multiples

décuplant mon énergie.

Me rediront : « Que tu es belle, Ô ma Bien-Aimée…

Que tes jambes longues, robustes et élancées

Te portent vers de nouveaux horizons,

vers une Ère nouvelle,

Ô toi, la TOUTE BELLE. «