SAVIEZ-VOUS QUE…

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Jean-Paul II a battu un record

Jean-Paul II a canonisé Monseigneur Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, une société agissant à la manière d’une société secrète pour le compte du Vatican. Il s’agit là d’un record : la canonisation la plus rapide de l’histoire de l’Église. Le sieur Escriva est pourtant loin d’être un ange ou un saint. N’a-t-il pas défendu le fascisme et même empêché le développement social et démocratique en Amérique latine ? On le connaît également comme le directeur de conscience du général Franco, en Espagne, et du général Augusto Pinochet, au Chili. (Le Couac, nov. 2002, p.5)

 Les catholiques américains sont en colère.

Le Vatican a rejeté les recommandations de la Charte adoptée par les 288 évêques américains sanctionnant les ecclésiastiques coupables de pédophilie. Le Vatican a jugé que les résolutions adoptées à Dallas (aut. 2002) étaient difficilement conciliables avec le droit canon et a décidé de mener une nouvelle réflexion afin de revoir les positions très dures formulées par les prélats américains. Jean-Paul II a pourtant déjà déclaré qu’il “n’y avait pas de place dans le sacerdoce et dans la vie religieuse pour ceux qui pourraient faire du mal aux jeunes”. Il va s’en dire que les victimes d’abus sexuels et leurs représentants craignent que les autorités religieuses choisissent de protéger la carrière des ecclésiastiques plutôt que la vie de jeunes personnes inconnues.

 Ivone Gebara travaille à libérer la théologie

Quand il est question d’Ivone Gebara, j’écoute, je veux connaître ce qu’elle dit ou ce qu’on en dit. Sous la direction de Pierrette Daviau, différentes réflexions sont réunies comme autant de “Variations autour de la pensée féministe d’Ivone Gebara” sous le titre Pour libérer la théologie (Les éditions PUL-AQRC). Ivone Gebara est connu par ses ouvrages critiques concernant les structures patriarcales de l’Église et les discours désincarnés qui en émanent. Ses écrits dénoncent les injustices faites à l’intérieur du système de l’Église qui, dans ses interprétations, cautionne souvent l’exploitation des pauvres, l’oppression et la soumission des femmes.

 Un discours canadien sur la tolérance a été mis à l’index (XIXe s).

Cela se passe en effet à la fin du XIXe siècle dans le diocèse de Montréal que dirige Mgr Paul Bourget. Les fortes têtes qui osent, malgré sa désapprobation, formuler une morale laïque et même admettre dans leurs réunions des Protestants (quel péché !), ce sont les membres de l’Institut canadien regroupés en cercle littéraire et politique. Se sachant anathémisé par les autorités religieuses locales, leur chef de file, Louis-Antoine Dessaules, prononça  un discours connu sous le titre de Discours sur la tolérance. Mal lui en prit, car son appel en faveur de la tolérance se mérita un interdit. L’Annuaire de l’Institut canadien de 1868 dans lequel figure cet important discours, fut, disons-le, le premier texte canadien à être mis à l’Index de L’Église catholique romaine. Et c’est au nom de l’intolérance ( !), gardienne de la “ligne juste” en matière de catholicisme, que la Sainte Congrégation romaine se livra à une charge en règle contre l’imprimé jugé impie !

 La réconciliation est la clé de la paix.

Le temps des fêtes, c’était autrefois le temps des réconciliations. Mais tous les moments de l’année sont bons pour tenter des mouvements de réconciliation. Si vous n’avez pas lu le mot de Naïm Kattan paru à la fin de l’été dans le quotidien Le Devoir, je vous invite à le faire*. La réconciliation, selon l’écrivain, se bâtit par une ouverture sur l’avenir … la réparation est la première exigence de la réconciliation … La réconciliation commence par l’acceptation de l’altérité … elle est un appel à mettre un terme à l’opposition. Aujourd’hui, souligne Naïm Kattan, en puisant dans l’histoire des exemples de conflits qui ont duré des siècles, “la marche du temps est soumise à une accélération sans précédent. Notre impatience de connaître enfin un monde de paix et d’harmonie ne fait qu’accroître notre espoir en la victoire de la réconciliation. Mais que c’est long !” (*Pour les proches lecteurs/lectrices, il me fera plaisir de faire parvenir ce texte ou d’en donner les références complètes. Sur demande.)

 En interrogeant les textes religieux on travaille à les assouplir

“Le christianisme, le judaisme et l’islam ont fait un peu de progrès en ce qui concerne l’égalité des sexes, mais ces trois religions majeures prônent encore la soumission de la femme à l’homme”, explique Bernadette Brooten, professeure d’études chrétiennes à l’Université Brandeis à Waltham au Massachusetts. Les religions ont un impact certain sur le système légal, les institutions et les valeurs sociales, mais c’est dans le but de les faire évoluer vers une approche plus actuelle et plus juste des rapports entre les hommes et les femmes que la chercheure – et les membres de son équipe composée de spécialistes en droit et en théologie – s’apprêtent à scruter les textes sacrés en vue d’y trouver des éléments favorables au respect des femmes. L’étude entreprise bénéficie d’une bourse de la Fondation Ford.

Mélany Bisson reçoit un prix prestigieux de l’ACFAS

Toutes nos félicitations à Mélany Bisson qui a reçu le Prix québécois de l’ACFAS2002, appelé le Prix Desjardins d’excellence, pour la meilleure candidature d’étudiant-chercheur au doctorat toutes disciplines ! Il s’agit d’un des prix étudiants les plus prestigieux, au Québec, dans le monde universitaire. Mélany est présentement étudiante au doctorat à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal. Elle mène une recherche en théologie féministe, secteur qui fut mis à l’avant-scène en 2002 grâce à ce Prix Des-jardins. Le projet de recherche de Mélany se situe dans l’espace psychanalytique et vise à penser le sacré au féminin dans un contexte multi religieux. Voilà un sujet tout à fait original par rapport à ce qui s’est fait jusqu’à présent, au Québec, en théologie féministe. Mélany a le projet d’aller étudier une année en France dans le cadre d’une cotutelle de doctorat. Sa recherche annonce une contribution des plus intéressantes et pertinentes à la compréhension féministe de l’expérience religieuse des femmes. Nous souhaitons à Mélany le meilleur succès dans son projet d’étude et de voyage. Bravo Mélany ! Bonne chance en tout