SAVIEZ-VOUS QUE…

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À l’époque de la Grèce antique, les femmes en deuil étaient bannies dans l’enceinte de la cité. Trop dangereuses : leurs plaintes, leurs hurlements incitaient à la colère. Des siècles plus tard, deux auteures et chercheuses universitaires, Catherine Mavrikakis et Martine Delvaux, travaillent individuellement et de concert sur la colère des femmes en littérature.

Selon Catherine Mavrikakis, les colères de femmes présentes dans les œuvres littéraires des années 1960 et 1970 faisaient écho à une furie collective et communautaire. Aujourd’hui, les écrivaines de la colère le font différemment. Il y a dans la pensée actuelle un besoin pour les auteures de recourir à l’animalité des héroïnes, d’en assumer la grimace, la rougeur, la laideur et d’en triturer le langage. « L’indicible et l’interdit ne demandent pas seulement à venir au langage (…) ils exigent d’être hurlés, aboyés ». Comme le dit également Martine Delvaux lorsqu’elle commente le travail de Virginie Despentes et celles de sa génération qui utilisent la post pornographie « Elles font tout à la fois : crier et jouir, crier de colère comme de jouissance ». Finalement, selon Mavrikakis, jamais très loin de l’auto sacrifice, le monde de la littérature peut être une arène dangereuse et violente pour les écrivaines qui rugissent et aboient leur colère.

Source : Le Devoir, les samedi 8 et dimanche 9 janvier 2011

En Haïti, plus de 400 000 enfants de six, huit et dix ans sont des restavèks(mot créole haïtien signifiant reste avec). Ils sont issus des campagnes pauvres et pris en charge par des familles citadines afin d’échapper à la misère. Pour Jean-Robert Cadet, un ancien restavèk, la majorité des restavèks sont utilisés comme domestiques, maltraités et ne fréquenteront jamais l’école. « Les restavèks à 75 % des filles, sont souvent violées, non seulement par le père, mais aussi par les garçons de la famille » explique la cinéaste haïtienne Rachèle Magloire.

D’après M. Cadet ce n’est pas la misère qui est à l’origine du système des restavèks, mais le passé esclavagiste de la culture haïtienne. Il s’explique en disant que « les esclaves travaillaient dans les champs et leurs enfants travaillaient chez leurs maîtres. Après l’indépendance en 1904, les Haïtiens ont perpétué ce système, la seule différence que les maîtres ont changé ». Finalement, M. Cadet est convaincu que l’école est la seule solution pour contrer la domestication infantile en Haïti.

Source : Le Devoir, les samedi 15 et dimanche 16 janvier 2011

Pour la première fois au Canada, une exposition d’œuvres réalisées en établissements carcéraux pour femmes a eu lieu à Montréal en juin 2011. AGIR/ ART DES FEMMES EN PRI-SON présentera les œuvres réalisées par 49 femmes incarcérées avec la collaboration de 8 artistes pluridisciplinaires. Cette exposition rassemble 34 œuvres : installations sonores, vidéos, cinéma d’animation, photographies, affiches, musiques, chansons, slams, danse et ont été réalisées sur une période de deux ans à la Maison Tanguay, une prison provinciale, à l’Établissement Joliette, un pénitencier fédéral, à l’institut psychiatrique Philippe-Pinel et à la Maison Thérèse-Casgrain, un centre de transition. AGIR/ART DES FEMMES EN PRISON souhaite sensibiliser la population aux défis que représente la réinsertion sociale des femmes et provoquer une réflexion critique sur le recours à l’incarcération et sur les solutions de rechange à l’emprisonnement. Même si l’exposition se terminait le 16 juin dernier, vous pouvez avoir un aperçu de cet événement sans précédent présenté par la Société Elizabeth Fry du Québec et Engrenage Noir/Levier en consultant le site suivant : www.expoagir.com

Source : Réjeanne Martin

Marie-Josée Riendeau