UNE LECTRICE NOUS ÉCRIT

UNE LECTRICE NOUS ÉCRIT

Je vous fais parvenir cet article, non exhaustif, ni scientifique, mais seulement en guise d’appui à la cause que nous défendons. Je n’ai pu rester passive face à la récente déclaration du pape au sujet de l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes. J’ai senti le besoin de partager mon mécontentement d’une part et ma sincère solidarité d’autre part.

C’est avec stupéfaction que j’ai appris, comme vous toutes, la réaffirmation du pape contre l’admission des femmes au sacerdoce. Se plaçant sous la bannière de la sacro-sainte Tradition, le pape évoque à nouveau le sempiternel argument que Jésus n’a choisi aucune femme parmi ses apôtres. Derrière l’image, peut-être trop médiatisée d’un homme au charisme incontestable, se cacherait-il un incurable misogyne ?

Depuis une vingtaine d’années, exégètes, théologiennes, dogmaticiennes, andrologues, ont largement démontré que rien n’était assez solide comme argumentation pour justifier le refus d’admettre les femmes au sacerdoce… Le Christ aurait-il fait un erreur de jugement en confiant son message à des femmes lors de sa résurrection ? En combien d’occasions n’a-t-il pas défié l’ordre établi ? Ne serait-il pas, en quelque sorte, le « premier homme rose » à donner un bon coup de balai à la Tradition ?

Fermer la porte à plus de la moitié des membres de l’Église, juste à l’instant où d’autres communautés religieuses commencent à s’ouvrir (que l’on songe à l’ordination des femmes anglicanes) comment qualifier ce geste si ce n’est de la provocation ? Je crois fermement qu’une idéologie, qu’une tradition ne sont pas figées dans le béton. Un vent nouveau souffle à l’approche du XXIe siècle, un vent de changement. À nous d’être vigilantes pour y reconnaître le souffle de l’Esprit saint qui plane sur la terre. Il soufflera toujours pour déranger les consciences, le statu quo et la tradition.

Lise Bourassa, éthicienne

Trois-Rivières