ALYS ROBI EN CINEMASCOPE

ALYS ROBI EN CINÉMASCOPE

Monique Dumais, Houlda,

Ma vie en cinémascope, drame écrit et réalisé par Denise Filiatrault, Québec, 2004, 91 min. Principale interprète : Pascale Bussières. Musique originale de Jean Robitaille.

« Merci, Denise Filiatrault », c’est la première émotion qui est montée en moi après le visionnement de ce film. J’avais déjà entendu parler durant ma jeunesse d’Alys Robi qui chantait pour les soldats, mais j’avais une connaissance bien limitée de cette grande artiste québécoise. Le film a donc été une belle occasion de me laisser envahir par la puissance créatrice et par le drame de la vie de cette femme.

Pascale Bussières qui tient le rôle-vedette a rendu de façon remarquable les différentes étapes de l’ascension de la chanteuse, le fameux Tico, Tico et d’autres chansons. La réalisatrice a réussi, même si plusieurs en doutaient, à lui faire rendre toute l’intensité de cette femme combattante, « dotée d’une sexualité triomphante ». « Alys Robi fut l’icône québécoise du temps, la star née à Québec qui voyageait, parlait plusieurs langues, mêlait les rythmes sud-américains aux harmonies des complaintes françaises. Une femme presque à l’index, aux moeurs trop libérées, aux robes trop ajustées… » (Odile Tremblay, « Pascale Bussières, en bête de scène », Le Devoir, 18-19 décembre 2004).

Du début à la fin, le film m’a bouleversée, car il est continuellement encadré par des rappels des problèmes psychiatriques d’Alys Robi, de son internement, des traitements extrêmes subis jusqu’à la lobotomie. Le rythme effréné, la narration éclatée, les contrastes avec les spectacles éblouissants donnent à l’œuvre une « efficacité dramatique incroyable ». Les magnifiques costumes à la mode des années 40, avec des robes moulantes, des manteaux de fourrure, des bijoux, des coiffures extravagantes, forment un bel étalage ravissant pour l’oeil. Alys Robi, toujours vivante a beaucoup apprécié le film et l’a dit à tout le monde, ce qui a réjoui Denise Filiatrault. (Entrevue avec Denise Filiatrault, Le Clap, 17 décembre 2004 au 10 février 2005)