SAVEZ-VOUS QUE…

SAVEZ-VOUS QUE…

… le débat sur l’avortement vient d’entrer à la Banque de Montréal, section cartes de crédit. C’est que la banque a lancé une carte « Affinité » au nom de l’Alliance pour la vie, organisme anti-avortement. Pour chaque achat effectué avec la carte Affinité, environ un demi pour cent du montant de la transaction est remis à l’organisme. Un bon nombre de groupes féministes dont le collectif L’autre Parole n’ont pas tardé à réagir. La Banque défend ses positions en se réfugiant sous l’étiquette de la neutralité :  » …la Banque n’embrasse ni ne rejette les croyances, les opinions et les activités des groupes auxquels elle offre la carte ‘affinité. »

Devant le refus de la Banque de retirer cette carte à Alliance pour la vie, le collectif L’autre Parole invite ses membres à protester en reconsidérant le choix de la Banque de Montréal comme institution financière privilégiée.

… dans la nuit du 13 au 14 juillet 1991,19 jeunes filles ont été tuées et 75 autres blessées par 300 collégiens du Lycée mixte Saint Kisito, situé à 175 km au nord-est de Naïrobi, au Kenya. Certains parlent de « folie meurtrière », d’autres, de crime haineux et de violence systématique contre les femmes. Le Centre international Match qui travaille contre la violence mondiale faite aux femmes, en collaboration avec le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme, demande que les organisations des droits de la personne au niveau international se saisissent de ce dossier (Communiqué de presse, Centre international MATCH).

… c’est à Diane Lemieux, coordonnatrice du Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), qu’a été attribué, pour la première fois, le prix de la Justice. Ce prix reconnaît le travail exceptionnel d’une personne à l’application et à la promotion des principes fondamentaux de la justice que sont l’accessibilité, la qualité et l’universalité (in La Gazette de Femmes, vol. 13, no 3, p.26).

… Femmes et pouvoir dans l’Église, ouvrage collectif de 250 pages récemment publié sous la direction d’Anita Caron (voir la recension de Monique Dumais dans notre dernier numéro, p.37), vient de recevoir le prix « Edgar-Lespérance », catégorie « essais et documents ».

Ainsi nommé pour honorer la mémoire d’un co-fondateur des Éditions de l’Homme, ce prix, créé conjointement en 1991 par les groupes Sogides et Ville-Marie Littérature (Les Éd. de l’Homme, L’Hexagone, Le Jour, Quinze, Victor Lévy-Beaulieu), vise « à encourager et à soutenir les auteurs de langue française au Québec ». Le jury, formé majoritairement de libraires, choisira annuellement une oeuvre dans chacune de trois catégories – livres pratiques, essais et documents, création littéraire – sur la base de critères précis : originalité, rigueur intellectuelle et qualités d’écriture. Les ouvrages couronnés reçoivent 7 000$. Nos félicitations à A. Caron et à toutes ses chercheures dont plusieurs sont membres de L’autre Parole…

… la revue Relations, « publiée sous la responsabilité d’un groupe de membres de la Compagnie de Jésus », célèbre son 50e anniversaire d’existence, et est, depuis quelques années, dirigée par une femme, madame Gisèle Turcot.

… les Éditions du Remue-Ménage viennent de publier, sous le titre La main tranchante du symbole, un recueil de vingt textes écrits entre 1980 et 1990 par Louky Bersianik. Ces textes sont particulièrement intéressants parce qu’ils démontrent à quel point la langue reflète la mentalité des npersonnes qui la parlent. Par exemple, l’auteure nous apprend que le mot femme vient du latin Feminus, Femina et signifie « de peu de foi » ! (in Communiqu’Elles. vol. 18, no 4, p.28).

… sous le titre À la recherche d’un monde oublié, trois chercheures tentent de lever le voile sur les religieuses du Québec en les considérant non pas tant du point de vue religieux que de celui de travailleuses. Elles mettent en évidence le travail de celles-ci, sans nier le fait qu’il ait été l’objet d’exploitation par l’Église et la société. L’essai n’est que le premier volet de ce qui s’annonce comme une vaste recherche sur les communautés religieuses de femmes au Québec, de 1900 à 1970. (Nicole Laurin, Danielle Juteau et Lorraine Duchesne, Éd. Le Jour, 424 p.).

… la Chaire d’étude sur la condition des femmes de l’Université Laval vient de publier Repères 1991, répertoire des chercheures québécoises qui s’identifient aux études féministes.

Yvette Laprise – Myriam