SAVIEZ-VOUS QUE…

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Les personnes présentes à l’assemblée d’élection de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal ont élu à l’unanimité, Marie-Andrée Roy, directrice de l’IREF pour un mandat de trois ans débutant le 1er juin 2006. Madame Roy est professeure au Département des sciences religieuses à l’UQAM et spécialiste de l’étude des femmes et des religions de même que de la critique féministe des religions. Rappelons que madame Roy a participé à la création de L’Autre parole en 1970.  (Bulletin de l’IREF)

Le christianisme n’a pas toujours été sûr de ses propres vérités  Le second volume des Écrits apocryphes chrétiens publiés dans la Bibliothèque de la Pléiade est paru à Paris en 2005 (2156 pages). La Pléiade avait publié, en 1997, un premier tome d’écrits apocryphes chrétiens contemporains des Évangiles « authentiques ». Le second et dernier volume paru récemment est consacré aux apocryphes apparus à partir du IIIe siècle : des textes qui, pour la plupart, n’ont jamais été traduits en français jusqu’à ce jour. On y retrouve, par exemple, une Histoire de Joseph le charpentier datant du VIe siècle, dans laquelle Jésus raconte son enfance à ses disciples, et propose un singulier récit de l’Annonciation où l’archange Gabriel s’adresse directement à Joseph. Gabriel lui explique comment son épouse a pu devenir enceinte tout en demeurant vierge et tente de le convaincre de ne pas la répudier. Un Évangile selon Marie-Madeleine affirme que le Sauveur a aimé cette dernière plus qu’aucune autre femme. Remplis de variantes étonnantes, ces écrits ont notamment le mérite de montrer que le christianisme n’a pas toujours été en possession des certitudes qui sont les siennes aujourd’hui. (Le Devoir 4 et 5 mars 2006)

L’ISLAM NOUVEAU  Quand Roshan Jamal, musulmane émigrée de l’Inde il y a 30 ans, s’est mise à la recherche d’une mosquée pour pratiquer sa foi, elle s’est rendue compte que les femmes devaient se placer derrière les hommes pour prier. Elle a donc commencé à pratiquer chez elle. Mais comme la religion musulmane étant une religion basée sur la  fraternité, la communauté lui manquait cruellement. Elle s’est mise à la recherche d’autres coreligionnaires qui vivaient le même malaise qu’elle. Pour y remédier ils ont inventé une mosquée nouveau genre : le Centre culturel musulman Noor, et sera dirigé par Roshan Jamal. Au Canada, c’est le seul lieu où le culte musulman relève d’une femme. Là, Roshan et les membres de sa communauté relisent et réinterprètent le Coran et tiennent des débats. Ils ne cherchent pas le consensus. Ils veulent plutôt susciter la réflexion et aider les gens à penser par eux-mêmes. (La Presse, 8 janvier 2006)

UN DJIHAD ANTISEXISTE  À Barcelone à la fin d’octobre 2005, se tenait le premier congrès international du féminisme islamique. Environ 350 femmes musulmanes, venant des quatre coins de la planète, s’étaient réunies pour dénoncer les interprétations machistes du Coran et promouvoir un féminisme islamique (réclamer leurs droits en tant que femmes musulmanes). Alors que le mot féminisme avait  fait son apparition en Égypte en 1920, ce n’est que dans les années 1990 que l’idée d’un féminisme islamique commence à émerger.

L’argument principal évoqué par les féministes musulmanes repose sur le principe d’égalité entre tous les êtres humains tel qu’affirmé par le Coran. C’est pourquoi ces femmes réinterprètent le texte sacré afin de permettre aux femmes de retrouver leurs droits. Bien que les féministes musulmanes souhaitent collaborer avec leurs consoeurs d’Occident, elles pensent qu’elles doivent développer elles-mêmes leur discours, qu’elles n’ont pas à l’emprunter au féminisme séculaire des occidentales associées à une forme de colonialisme. (La Presse 23 janvier 2006)

Sylvia Daoust, (1902-2004), avait la foi des tailleurs de pierre et des sculptures du Moyen-Âge. Née à Montréal, elle a étudié à l’École des beaux-arts et a fait partie de la première promotion avec Émile Borduas. Elle a été la première femme sculpteure professionnelle du Québec au XX e siècle. On retrouve parmi ses œuvres : des têtes d’enfants, Ma tête 1930, Jeeme Huronne Bedawbenikwa  1936 que l’on peut admirer au Musée des beaux-arts de Montréal. En 1940 elle réalise une série de sculptures pour la chapelle du collège Saint-Laurent. En 1941 elle exécute un corpus pour l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. En 1943 une Jeanne d’Arc . En 1954 la célèbre sculpture de Marie-Victorin que l’on peut voir au Jardin botanique de Montréal et en 1957 une autre sculpture aussi célèbre de Édouard Montpetit à l’Université de Montréal. Elle laisse donc un précieux héritage à préserver pour les générations futures.

Yvette Téofilovic Vasthi