VIVRE OU SURVIVRE? LES FEMMES, LE TRAVAIL ET LA PAUVRETE

VIVRE OU SURVIVRE? LES FEMMES, LE TRAVAIL ET LA PAUVRETE

Étude du Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme

L’étude, qui couvre trois cents pages, nous aide à comprendre la relation entre la pauvreté grandissante des femmes et leur expérience du marché du travail. Elle révèle  qu’entre 1971 et 1986, la pauvreté liée au marché du travail a augmenté cinq fois plus chez les femmes que chez les hommes, ce qui incite les auteurs à parler de la féminisation de la pauvreté.

La pauvreté des femmes sur le marché du travail est certes liée à leur double rôle de mère et de responsable du foyer mais c’est aussi la structure même du marché du travail qui engendre cette pauvreté. Les femmes subissent plus de ségrégation professionnelle discriminatoire, elles ont des salaires moins élevés et des emplois plus précaires.

La majorité des salariées économiquement faibles ne parviennent pas malgré des efforts indéniables à tirer de leur emploi des revenus suffisants pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Des entretiens avec des femmes de tous les coins du pays ont permis de constater la frustration qu’éprouvent les travailleuses à faible revenu qui s’évertuent à joindre les deux bouts et à gagner décemment leur vie par leurs propres moyens.

C’est la structure même du marché du travail qui engendre cette pauvreté: discrimination systémique, ségrégation professionnelle à l’égard des femmes, instabilité du marché, chômage, prolifération d’emplois à temps partiel et d’emplois mal payés.

L’étude tient le régime actuel d’assistance sociale responsable du cercle vicieux de la pauvreté où sont enfermées bon nombre de femmes en dehors du marché du travail. Elle appuie donc la position du C.C.C.S.F. qui préconise la réforme des programmes d’assistance sociale et de sécurité du revenu.

L’étude souligne aussi la situation des femmes doublement désavantagées sur le marché du travail telles: les femmes autochtones, les femmes handicapées, les immigrantes et, en général, les membres des minorités raciales et ethniques.

L’étude conclut que la lutte contre la pauvreté est vaine sans une économie dynamique et de plein emploi et le relèvement des salaires.

C’est une étude bien documentée, facile de consultation et qui mérite une large diffusion.

Yvette Laprise -Myriam