No. 71 – UN LANGAGE NON SEXISTE EN HAUTES MERS

LIMINAIRE

MONIQUE DUMAIS, HOULDA

Et vogue la langue
sur nos rivages séculaires.
Elle peut changer,
s’articuler à nos désirs,
manifester nos identités,
reconnaître nos capacités,
et laisser les vagues
des expériences des femmes
envahir les territoires
de nos pratiques et de nos discours.

La saison d’automne, comme vous le savez, est propice aux hautes mers. C’est ainsi que nous en profitons pour livrer les fluctuations importantes qui ont eu lieu concernant le langage non sexiste, notamment au Québec, dans la société et dans l’Église. Que voulons-nous dire quand nous parlons de langage non sexiste ? Certaines et certains parlent de langage inclusif (surtout le clergé), d’autres de féminisation des titres de fonctions et des textes (Office de la langue française du Québec), ou de rédaction non sexiste1. Ce qui est visé, c’est de rendre visible le féminin dans la langue, pour sortir de cette fausse prétention, toujours présente dans la grammaire française traditionnelle, que le genre masculin inclut le féminin. En effet, cette prétention est fausse, car la réalité nous manifeste quotidiennement que les femmes sont souvent exclues, absentes ou rendues invisibles, et cette orientation est décidément politique, ayant pour « but de représenter équitablement l’apport des femmes et des hommes à la société. »2 Le groupe de réflexion Houlda a préparé et rédigé les textes du présent dossier qui a pour thème le langage non sexiste. Nous avons d’abord retracer le parcours effectué au niveau de l’inclusivité au Québec, c’est la houle du langage. Ensuite, nous offrons ta possibilité de vivre au féminin une célébration funéraire à l’occasion de ta mort d’une femme. D’autres textes fournissent en les commentant, les résultats de deux sondages se rapportant au langage inclusif : l’un auprès de jeunes, l’autre visant des expériences en paroisses. Enfin, nous soulignons la pratique du langage non sexiste dans L’autre Parole.

Bonne lecture dans cette navigation langagière où vous pourrez mesurer, à même la hauteur des vagues, ce qui en est de votre pratique et de votre expérience collective.

1 À juste titre. Guide de rédaction non sexiste. Toronto, Direction générale de la condition féminine de l’Ontario, 1994.
2 Ibid.p.1.