No. 18 – NOTRE LIEU D’ESPÉRANCE

NOTRE LIEU D’ESPERANCE: LA SOLIDARITE AVEC LES FEMMES

Où est l’espérance pour les
femmes dans l’Eglise? Plusieurs
se demandent sur quoi peut reposer
notre espérance dans une
institution à fonctionnement
hiérarchique masculin. Pourtant
j’ose espérer, nous osons espérer.
Cependant, ce n’est pas du
côté du travail pastoral officiel
que nous trouvons le plus
grand réconfort et les meilleurs
élans. Même si des femmes
se trouvent présentes dans
les conseils de pastorale paroissiale,
dans les offices diocésains,
dans de nombreux ministères
non ordonnés comme « vicaires »
ou responsables de paroisses, ou
encore comme « vicaire générale »
ou secrétaire générale de
l’A.E.Q., ces acquis demeurent
encore peu importants, non significatifs
au niveau de structures
d’un pouvoir délibérément
mâle.
Ce n’est pas non plus du
côté des discours officiels du
pape et des évêques que nous
pouvons trouver des espoirs ••
pour plus d’autonomie et d’indépendance.
Ces discours, qui
restent fondamentalement basés
sur l’idée de « nature », ne sont
que préoccupés de nous situer
à « notre place », de nous
délimiter une fonction dans le
couple et dans la famille. Les
aspirations et le potentiel des
femmes ainsi que les divers
aspects de leur vécu ne sont
encore traduits que dans des
perspectives masculines visant
à cantonner les femmes dans le
service des hommes •..
Alors notre espérance se
tourne vers ces groupes de
femmes ou les désirs et leurs
expressions se font multiples,
innovateurs, libérateurs d’énergies
encore non expérimentées.
Le collectif L’autre
Parole s’inscrit dans une
démarche de sororité. Ainsi
vivons-nous une expérience
ecclésiale bâtie sur l’expression
collective de l’accueil,
de l’interpellation de la foi
à travers les événements.
Notre espérance doit être
forte, car à travers un collectif
se conjuguent évidemment
des joies et des tensions
que les perspectives
intenses d’une humanité meilleure
peuvent nous permettre
d’accepter. Mais cette sororité
déployée dans L’autre
Parole sur une base féministe
et chrétienne ne peut se refermer
sur notre propre collectif,
qui est plutôt restreint.
Elle s’ouvre et se
construit avec d’autres groupes
de femmes qui poursuivent des
luttes bien variées.
Le présent numéro de L’autre
Parole, qui origine en majeure
partie du groupe de réflexion de
Rimouski, veut livrer le grand
vent du large qui soulève les
marées des vastes questionnements
et des revendications des femmes.

Monique Dumais