No. 45 – LES 50 ANS DE NOTRE DROIT DE VOTE Sommes-nous les Élues?

LIMINAIRE

L’autre Parole se joint à toutes les Québécoises qui, en avril prochain, célébreront avec éclat le cinquantième anniversaire de leur droit de vote. Le présent numéro comporte donc quelques analyses suivies d’incursions dans notre petite histoire politique et religieuse, à la recherche du cheminement et des progrès rendus possibles par cet accès au vote, obtenu de haute lutte.

Dans un texte éditorial, L. Melançon, telle une navigateure des grands espaces, fait le point sur la carte de notre périple vers la participation à part entière dans la vie de la société et de l’Église, et indique la voie à suivre. L. Desmarais se demande ensuite si nous avons su nous servir de ce précieux droit de vote pour transformer notre condition sociale, voire ecclésiale par un effet d’entraînement… Afin d’illustrer des efforts concrets de sensibilisation politique, M. Cantin expose l’historique et les réalisations d’un club politique féminin qui couvre un vaste territoire; une initiative à multiplier… L’évolution de la conscience politique a-t-elle rejoint les religieuses? Y. Laprise lève le voile. Les organisatrices des célébrations officielles, regroupées sous le nom de « Femmes en tête », avaient demandé aux nombreux mouvements de femmes de dresser le bilan de leurs propres activités depuis…50 ans (si possible!), au moyen d’une grille-questionnaire. Dans la compilation des réponses de L’autre Parole, M. Hamelin et M. Dumais constatent comment action féministe et réflexion chrétienne ont pu s’articuler.

  1. Lemaire nous rappelle les circonstances de la lutte épique des suffragettes… dont les répercussions continuent de vibrer jusque dans notre actualité, comme en témoigne l’étonnante histoire, racontée par M.-F. Joron, de l’initiative d’une poignée de femmes qui atteint des proportions impressionnantes et, chuchote-t-on, trouve des appuis dans des milieux assez inattendus… non sans créer certains remous. L. Roy démontre que la discrimination institutionnelle, hélas! a la vie bien dure. Un peu d’humour pénitentiel clôt notre grand sujet sur une note utopique… Nos dernières pages font entendre l’écho d’une plainte qui a traversé notre hiver québécois; M. Hamelin et D. Nantel méditent tendrement sur la souffrance féminine aux multiples visages.

L’histoire nous enseigne que les détenteurs de vérité peuvent se tromper. Faisons confiance à notre sang de filles de Dieue, tout en recherchant prudemment la sagesse dans notre quête de justice.

Rita Hazel.